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Occupations et habitats au Mésolithique
Les sites occupés par les mésolithiques varient en taille mais aussi en richesse. Si les archéologues parviennent à identifier les traces d’activités et les foyers, les structures d’abri restent largement méconnues.
Les premières découvertes de microlithes (petites pierres taillées, souvent géométriques, utilisées comme éléments d’armatures) sur des sols sableux, comme dans le Tardenois, ont d’abord orienté les recherches sur les surfaces sablonneuses. Mais les vestiges mésolithiques sont aujourd’hui recensés sur des sols et des positions topographiques variés. En effet, les hommes du Mésolithique se sont installés sur des sols calcaires, argileux ou sableux, en plein air ou dans des grottes, à l’intérieur des terres ou près du littoral de l’époque.
L’archéologie préventive a également mis en évidence de très nombreux sites renfermant des microlithes dans les plaines alluviales, là où les limons de débordement, les tourbes ou les travertins ont permis une bonne conservation des niveaux préhistoriques.
Sur certains sites, la faible quantité et qualité des vestiges identifiés semblent correspondre à de brèves haltes, dédiées à un spectre d’activités restreint. D’autres sites sont au contraire beaucoup plus riches et étendus. Mais se pose alors la question d’une accumulation résultant de passages successifs en un même lieu. Ce temps d’occupation limité peut d’ailleurs expliquer le peu d’investissement des hommes du Mésolithique dans l’édification de repaires élaborés. De fait, les structures d’abri mésolithiques sont très mal connues : s’agissait-il de tentes, de cabanes ?
Foyer à pierres chauffées.
Les activités de taille et de boucherie semblent généralement s’organiser près des foyers. À Ruffey-sur-Seille (Jura), soixante foyers traduisent l’intensité de ces occupations, qui sont soit juxtaposées, soit superposées.
Certains sites peu étendus plaident pour des groupes restreints à une seule famille. Dans certains cas, la mise en évidence de multiples concentrations de vestiges sur une vaste surface s’explique par la présence de campements de différentes époques, comprenant plusieurs unités d’habitat.
La recherche actuelle a identifié en Champagne des dizaines de fosses, parfois volumineuses, en dehors de tout contexte évident d’habitat. Leur fonction est sujette à diverses hypothèses : trou à eau, fosse de stockage, etc. L’interprétation des archéologues s’oriente vers des dispositifs liés à la chasse.
Fosse à téton de Rouilly-Saint-Loup (Aube).
© Isabelle Richard, Inrap