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Naachtun, cité maya et capitale perdue du royaume de la chauve-souris
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Philippe Nondédéo, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l'archéologie des Amériques.
Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture, le dimanche de 20 h 30 à 21 h
Par Vincent Charpentier
Émission du 20 janvier 2019
Sur le fil du « lidar »
Image Lidar de l'épicentre de Naachtun
© Projet Naachtun
Il est « américaniste », mieux, « mayaniste », un néologisme qui désigne tout à la fois, les férus de croyances précolombiennes New Age, comme les archéologues spécialistes de cette civilisation maya… Philippe Nondédéo, s’avère être archéologue et diriger un très grand programme de recherche sur une cité maya dans le Petén guatémaltèque, à quelques kilomètres de la frontière mexicaine : Naachtun, dont on dit qu’elle serait la dernière cité de l'âge d'or maya. Découverte en 1922, cette grande cité de la période classique (entre 200 et 900 de notre ère), est aujourd’hui, mangée, avalée par la forêt. Depuis 2017, des prospections à l’aide du lidar, permettent de voir les ruines sous un jour nouveau : quelques 60.000 structures, révèlent un paysage et une tout autre histoire…
Qu'est-ce que le Lidar ?
Il s'agit de la télédétection par laser ou lidar, acronyme de l'expression en langue anglaise « light detection and ranging » ou « laser detection and ranging » : c'est une technique de mesure à distance fondée sur l'analyse des propriétés d'un faisceau de lumière renvoyé vers son émetteur.
Naachtun et les différentes expéditions archéologiques
La cité de Naachtun a été découverte en 1922 par l’archéologue S. Morley, qui la baptisa la « pierre lointaine », en raison de sa difficulté d’accès. Après une nouvelle visite en 1932 par le botaniste C. Lundell, ce n’est qu’en 1934 que les premiers travaux commencent. Ils permettent le relevé de la partie centrale du site et l’enregistrement de ses monuments sculptés, le tout sous l’égide de la Carnegie Institution, dont l’expédition est dirigée par K. Ruppert et J. Denison. Bien qu’elle ne séjourne que brièvement sur place, l’équipe mesure l’importance du site et enregistre plus de cinquante-six monuments sculptés. Le site tombe ensuite dans l’oubli jusqu’en 2004-2005, lorsqu’un projet canadien, dirigé par K. Reese-Taylor (université de Calgary), prévoit d’y commencer des recherches. Les premières fouilles ont lieu. Elles permettent de dresser une première ébauche de l’histoire du site et de révéler l’existence de nouveaux monuments. Les recherches reprennent en 2010 sous l’égide du C.N.R.S. avec la mise en place d’un projet international et pluridisciplinaire franco-guatémaltèque (2010-2018), conduit par Philippe Nondédéo et réunissant une trentaine de chercheurs.