Les entreprises publiques locales (EPL) présentes d'un bout à l'autre de la chaîne de l'archéologie

Élu à la ville de Nîmes depuis 2008, Julien Plantier est conseiller communautaire à la métropole de Nîmes depuis 2010. En 2020, il devient premier adjoint du maire de Nîmes et délégué à l’urbanisme. Membre du conseil d’administration de la Fédération des élus des Entreprises publiques locales (FPL), dont l'Inrap est partenaire, il préside également la Société d’aménagement des territoires (SAT) et la Société publique locale (SPL) Aménagement et gestion pour l’avenir des territoires (AGATE).
 

« Les entreprises publiques locales (EPL) constituent des outils à la main des collectivités locales pour mener des projets d’aménagement du territoire, de renouvellement urbain, d’amélioration du cadre de vie, de développement économique et plus globalement de soutien aux collectivités locales en matière d’ingénierie. En France et Outre-mer, on recense ainsi plus de 400 aménageurs publics et sociétés d’économie mixte (SEM) immobilières, tels que la SAT et la SPL AGATE, qui sont amenés dans le cadre de leurs aménagements à procéder à des fouilles archéologiques. Les opérations des entreprises publiques locales ont donné lieu ces dernières années à des découvertes archéologiques majeures dans toute la France. Tel est le cas de la fouille qui vient de se terminer de la nécropole antique de Narbonne, exceptionnelle par son ampleur et l’état de conservation de ses vestiges, dans le cadre de l’aménagement du nouveau quartier Narbo Via mené par la SEM Alenis. Les nombreuses fouilles entreprises avec l’aménageur public Alter dans la métropole d’Angers (Écouflant, Gennes Val-de-Loire…), dont celle de l’ancien cirque-théâtre conduite actuellement place Molière, ou la découverte d’un vaste domaine gallo-romain de 7 hectares à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) dans le cadre de la ZAC Atalante ViaSilva aménagée par la société publique locale ViaSilva, sont d’autres exemples de fouilles préventives qui ont eu lieu dans le cadre d’opérations menées par des EPL. Ces liens multiples se sont traduits en 2014 par un partenariat entre l’Inrap et la Fédération des élus des Entreprises publiques locales, laquelle représente le collège des aménageurs publics au sein du conseil d’administration de l’Inrap.

Vue de drone de la nécropole antique de Narbonne

©

Denis Gliksman

Aménagements et préservation du patrimoine

À Nîmes, l’archéologie préventive a été complètement intégrée aux opérations d’aménagement depuis la loi de 2001 et n’est plus vécue comme une contrainte. Bien au contraire, la ville a su tirer profit des découvertes archéologiques pour en faire un des axes de son attractivité touristique. En 2006, les fouilles préventives ont ainsi mis à jour deux grandes mosaïques gallo-romaines dites d’Achille et Penthée (35 et 50 m2) qui sont parmi les plus belles découvertes à ce jour après celles de Pompéi. Le maire de Nîmes a choisi de mettre en valeur ce fond archéologique exceptionnel par la construction du Musée de la romanité, situé face à l’amphithéâtre romain. Le musée a ouvert ses portes en 2018 et est géré par la société publique locale Culture et patrimoine. Les entreprises publiques locales sont donc présentes d’un bout à l’autre de la chaîne de l’archéologie préventive, des fouilles jusqu’à la mise en valeur muséale.

Mosaïque de Penthée, II^e siècle, fouilles de Nîmes

© Denis Gliksman / Inrap

La SAT contribue régulièrement à explorer d’autres pans de l’histoire de notre territoire. Les fouilles sur le site de la ZAC des Carmes ont ainsi donné lieu à des excavations sur plus de 6,5 mètres de profondeur et révélé des strates d’occupation de l’époque médiévale jusqu’à l’époque romaine. Aujourd’hui, les Nîmois sont particulièrement fiers et attachés à cette histoire, mise au jour grâce aux travaux des archéologues et des équipes de l’Inrap. La culture de Nemausus a traversé les siècles comme en témoignent les festivités toujours organisées dans les arènes romaines. Les aménageurs publics portent profondément en eux cette responsabilité de préservation du patrimoine archéologique et en reconnaissent tout l’intérêt pour la collectivité. L’aménagement du territoire ne peut se faire sans une compréhension de la continuité historique, à laquelle nous apportons modestement notre pierre. »