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La période contemporaine
La période contemporaine s’étend du début du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Du point de vue de l’historien, on la fait souvent débuter en 1789 ou au Congrès de Vienne (1815), qui marque la fin de la période napoléonienne.
En Europe, ces deux siècles se caractérisent par des phénomènes et des événements d’une ampleur inédite : croissance démographique, industrialisation et productivisme, révolutions politiques, mondialisation des crises, extensions et replis colonialistes, nationalismes, guerres… mais encore, extension de la démocratie, épisodes totalitaires, éducation de masse, déclin du christianisme, de l’agriculture, progrès de la médecine, maîtrise de la contraception…
Bas-relief du pavillon soviétique présenté à Paris en 1937 à l'occasion de l'exposition internationale des Arts et Techniques de la Vie moderne, glacière du château de Baillet-en-France (Val-d'Oise), 2009.
Œuvres de Joseph Tchaïkov, ces reliefs représentent fileuses, tankistes, musiciens, enfant…
© Denis Gliksman, Inrap
En s’intéressant à la culture matérielle, aux paysages ruraux et urbains, aux procédés de fabrication, à l’outillage, et plus généralement à tout l’« équipement » d’une civilisation, l’archéologie n’établit pas les mêmes découpages que l’histoire « traditionnelle », politique et économique.
Ainsi, chaque nouvelle source d’énergie constitue en soi une rupture technologique : la vapeur, le charbon, le pétrole, l’électricité et le nucléaire écrivent une autre histoire que celle des régimes politiques. Les matériaux pourraient, de même, déterminer un « âge du Plastique » ou un « âge du Béton » à l’instar d’un âge du Fer ou d’un âge du Bronze protohistorique. Enfin, les deux siècles d’images sonores et visuelles qui ont suivi l’invention de la photographie et du télégraphe pourraient tout autant faire parler « d’âge de l’Image » ou « de la Télécommunication ».
L’archéologie contemporaine offre donc de multiples grilles de lecture. Tout en servant d’appoint à l’histoire traditionnelle, elle peut, par l’analyse de l’environnement matériel, relater une autre histoire, spécifiquement archéologique, où l’artefact devient à son tour un moteur social.
L’archéologie contemporaine est nécessairement appelée à se développer. Malgré des résultats encore dispersés et limités en nombre, son potentiel de connaissances et ses retombées patrimoniales demeurent incontestables. Elle ne peut se passer de développer l’étude des équipements matériels non enfouis ou en élévation tels que maisons, quartiers, monuments, tombes, usines, églises, exploitations agricoles…