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La grotte Chauvet, palais des mémoires
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Jean-Michel Geneste, Conservateur général émérite du Patrimoine, ancien directeur du Centre national de la Préhistoire et Jean-Jacques Delannoy, Géomorphologue, anthropo-géomorphologue
Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture, le samedi à 19h30
Par Vincent Charpentier
Émission du 19 septembre 2020
Au cœur de l’Ardèche, la grotte Chauvet est une histoire, celle des premiers hommes modernes arrivant en Europe, celle, aussi, des premiers peintres qui y produisirent, voici 36 000 ans, d’extraordinaires peintures d’animaux sauvages et féroces.
Paroi ornée de la grotte Chauvet.
Crédits : © photo C. Fritz / cliché CNP-ministère de la Culture.
La grotte Chauvet-Vallon-Pont-d’Arc, est aussi une aventure, qui débuta bien avant l’arrivée de Cro-Magnon, celle d’un milieu façonné par la nature, le temps et le ruissellement des eaux. Ces regards croisés sont justement l’objet de cette émission pour découvrir Chauvet, « palais des mémoires », avant, pendant et après le passage des hommes…
Découverte en 1994 et forte des malheurs de Lascaux, la doyenne, Chauvet, est l’objet d’un protocole d’étude très strict, qui n’empêche en rien des recherches multidisciplinaires. « Pariétalistes », géomorphologues, botanistes et paléo-environnementalistes travaillent chaque année, sur la doyenne des grottes : il y a en effet autant d’écarts entre Chauvet et Lascaux qu’entre Lascaux et nous, 18 000 ans !
Fraîchement paru, un énorme livre, une somme, un « pavé » retrace cette quête l’Atlas de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc est une approche anthropo-géomorphologique centrée sur une cartographie, haute résolution, de la grotte. Cette cartographie permet alors de percevoir l’organisation spatiale des peintures mais aussi l’ensembles des témoins naturels ou anthropiques peu à peu accumulés au plus profond de la caverne.
Griffades d’ours, glissades de bouquetins, charbons de torches et suies au plafond, empreintes d’hommes ou d’animaux, tous ces éléments retracent l’étonnante histoire de ses occupants. Si l’homme y a surtout peint, il a aussi pratiqué de nombreux aménagements dont les archéologues retrouvent les traces. Une histoire, donc, de 6 millions d’années, trouvant son point culminant voici 36 000 ans, avant sa fermeture définitive il y quelques 29 000 ans. Aujourd’hui l’aventure continue...
Pour en parler, deux grands spécialistes, auteurs de l'atlas, Jean-Michel Geneste, archéologue, conservateur général émérite du patrimoine, ancien directeur du Centre national de la Préhistoire, et Jean-Jacques Delannoy, géomorphologue et anthropo-géomorphologue.