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Du Pacifique à la Normandie, pour une archéologie de la Seconde Guerre mondiale
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Vincent Carpentier, archéologue à l'Inrap
L’Histoire se doit d’être pluridisciplinaire et l’archéologie y contribue désormais pleinement, même pour les périodes récentes : "l’Histoire du temps présent". Tour du monde d'une archéologie de la Seconde Guerre mondiale avec Vincent Carpentier.
Avec la disparition des derniers acteurs du conflit de 1939-1945, alors que l’érosion des sols, le commerce clandestin du militaria ou l’aménagement du territoire font disparaître nombre de traces matérielles, les archéologues à travers le monde se sont engagés depuis quelques années, dans l’archéologie de la Seconde Guerre mondiale.
Tournage du film d'H. Verneuil, "Un Singe en hiver", en 1961, sur la côte normande (Houlgate, batterie allemande de Tournebride), avec J. Gabin et JP. Belmondo
- © Claude Schwartz / Bridgeman Images
Sur la plage d'Houlgate, restes d'un élément défensif (tétraèdre) du mur de l'Atlantique
- © Vincent Carpentier
Cette archéologie n’est pas exclusivement celle de bunkers, de fer et de béton. Elle porte aussi sur le quotidien des soldats, la protection des populations civiles, l’internement des prisonniers de guerre, comme les crimes de masse. Deux émissions Carbone 14 ont été très récemment consacrées aux camps de Sobibór en Pologne, et du Struthof en France. Aujourd’hui, l’émission évoque une archéologie méconnue, celle des camps de civils américano-japonais, les Nikkei, internés tant aux USA qu’au Canada.
Après 1941 et Pearl Harbor, le Japon conquiert un immense territoire comprenant la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines mais aussi la Papouasie-Nouvelle-Guinée et nombre d’îles du Pacifique… On se souvient de Midway, Guam, Palaos. Désormais, une archéologie est entreprise sur ces terrains lointains : Rabaul et Waton en Nouvelle-Bretagne, Saipan dans l’archipel des Mariannes du Nord, Peleliu dans l’archipel de Palaos où les archéologues exhument la violence des combats de novembre 1944 (bataille de Peleliu).
Bombardement par l'U.S. Navy sur l'île de Peleliu le 30 Mars 1944
- © U.S. Navy national
Restes d'un tank américain sur l'île de Peleliu
- © DC0021
Nous nous souvenons que pour un unique soldat japonais, Teruo Nakamura, la guerre s'achève en décembre 1974, sur une île du Pacifique. Ce que montre l’archéologie est une histoire qui ne s’arrête pas en 1945, mais que bien après l’armistice, des camps perdurent et un million de soldats allemands seront internés en France jusqu’en 1948.
estiges de bidons dans la jungle de l'île de Peleliu -
© Babiesan
Restes de piliers d'un pont sur l'île de Peleliu
- © babiesan
Pour aller plus loin
- Page de Vincent Carpentier sur le site du Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales - (Craham) de l'Université de Caen.
- Page de présentation de l'ouvrage de Vincent Carpentier, Pour une archéologie de la seconde guerre mondiale (Éditions de la Découverte, 2022) sur le site de l'éditeur.
- Et aussi, une présentation de l'ouvrage, en vidéo, par Vincent Carpentier.
- Articles de Vincent Carpentier (site inrap.academia).
Vestiges du bâtiment du quartier général des Japonais sur l'île de Peleliu
- © Manuae