Des ateliers de tuiliers et de potiers gallo-romains à Broin et au Val d’Esnoms

Le tracé du gazoduc a livré de nombreux vestiges gallo-romains. Parmi eux, deux ateliers de tuiliers et de potiers, à Broin (Côte-d’Or) et au Val d’Esnoms (Haute-Marne), dont la découverte est très intéressante sur le plan scientifique. Ces deux sites ont livré une grande quantité de fragments de tuiles et de vaisselle.

L’état de conservation exceptionnel des vestiges permet surtout aux archéologues de mieux comprendre le fonctionnement des tuileries ainsi que le contexte socio-économique de la région. En raison des difficultés d’acheminement des productions de tuiles, ces ateliers sont généralement installés près de grands domaines ou d’agglomérations afin de limiter le coût d’un long trajet. Leur présence induit donc l’existence d’un dynamisme économique local. Par ailleurs, ces ateliers s’implantent à proximité des ressources nécessaires à la production : de l’eau, des sols argileux et du bois. Tous ces éléments, caractéristiques, nous renseignent donc sur l’environnement possible des tuileries de Broin et du Val d’Esnoms, sur l’occupation humaine et l’urbanisation du secteur.

À Broin, l’évolution de l’atelier de tuiliers

La fouille de Broin a permis de mettre au jour un atelier de tuiliers et de potiers du IIIe siècle. Les Gallo-Romains ont d’abord construit deux fours de tuiliers et des halles de séchage avant d’installer deux fours de potiers. Les halles de séchage deviennent alors des bâtiments qui abritent l’activité des artisans. Les archéologues ont pu comprendre toutes les phases d’évolution et d’agrandissement de cet atelier.

Au Val d’Esnoms, une production de poterie inédite

Des fouilles récemment réalisées dans le secteur avaient livré des céramiques dont on ne connaissait pas la provenance. Les recherches de 2016 ont permis d’en identifier le lieu de production grâce à la découverte, sur le site du Val d’Esnoms, d’un four de potier jusque-là inconnu. De nombreux fragments de vaisselle, notamment des moules à pain, permettront de mieux dater le site. Ce four met en évidence un aspect de la dynamique économique locale gallo-romaine.

© Inrap.

Four sud. On distingue les trois conduits de chaleur et trois murets de soutènement.

© S. Alix, Inrap

Four de tuilier nord et four circulaire, en cours de fouille. On distingue une canalisation (imbrex retournée) au fond du four de tuilier.

© S. Brassaud, Inrap

Four de tuilier sud en cours de fouille

© S. Brassaud, Inrap

Four de tuilier nord et four circulaire, en cours de fouille. On distingue les murets de soutènement de la sole du four circulaire

© S. Brassaud, Inrap

Four de tuilier sud, en cours de fouille

© S. Alix, Inrap

Four de tuilier sud, en cours de fouille

© S. Alix, Inrap

Four de tuilier sud, en cours de fouille

© S. Morel Lecornué, Inrap

© Y. Franzini, Inrap