Depuis mars 2022, une fouille archéologique est menée en plusieurs étapes par une équipe de l’Inrap au cœur du centre-ville de Saint-Quentin, sur prescription de l’État (Drac Hauts-de-France). La fouille actuelle se concentre sur le bas-côté sud de la Basilique qui abrite une partie des vestiges de l’ancien cloître médiéval.

Dernière modification
20 février 2024

 

Les traces de la vie religieuse

L’existence d’un cloître à cet emplacement est attesté depuis au moins le XIVe siècle. Actuellement, les archéologues mettent au jour les vestiges de la galerie nord du cloître, adossée à la Basilique, et les traces des bâtiments du Chapitre qui subissent une importante refonte dans les années 1777-1778.

Comme c’est souvent le cas, l’ancienne cour du cloître abritait un espace funéraire. Plusieurs sépultures datées du bas Moyen Âge enrichissent les données collectées par les archéologues. Un four et trois bases de moules à cloches datant du XVIIe siècle ont également été mis en évidence ; ils sont les traces du chantier de réaménagement de l’édifice.


Des dalles funéraires du Moyen Âge 

Trois dalles funéraires couvrant les tombes de chanoines, en pierre bleue de Tournai ont été mises au jour, conservées à leurs emplacements d’origine.
L’une d’entre-elles est dédiée à un chanoine décédé en 1305, « chapelain en l’église de monseigneur Quentin ». Elle porte encore les traces de peinture rouge appliquée dans les sillons pour en magnifier la gravure. Ces trois nouvelles dalles funéraires s’ajoutent au premier élément découvert et déposé lors du diagnostic archéologique de 2017.

La première dalle mesurait 2,75 m de longueur pour une largeur restituée de 1,05 m ; son grand côté nord a été « raboté » et fragilisé lors du creusement d’une tranchée pour la mise en place d’un câble téléphonique souterrain. La dalle est occupée par l’effigie gravée du défunt, représenté vivant et vêtu d’un costume religieux. Une épitaphe est placée sur son pourtour. Le personnage est représenté debout et les mains jointes sous un arc symbolisant l’entrée du paradis. Un livre d’heures à la reliure agrémentée de fleurs de lys est posé à ses pieds. L’épitaphe est lacunaire car le nom du défunt figurait sur la frange endommagée de la dalle : « [….] trépassa l’an de grâce 1302, le mardi d’avant le jour de la Saint-Urbain au mois de mai. Priez [….]. ».

Grâce aux indications précises relevées sur les dalles, un délicat travail d’archives devrait permettre d’identifier certains de ces chanoines.

Aménagement : Ville de Saint-Quentin
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Hauts-de-France)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Jean-Jacques Thévenard, Inrap