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De Verdun à Caen. L’archéologie des conflits contemporains : méthodes, apports, enjeux
Entrée libre
Colloque international organisé par la DRAC Normandie, la DRAC Grand-Est, l'Inrap et l'Université de Caen (MRSH-HisTeMé) avec le partenariat de la Région Normandie, du Département du Calvados, de la Ville de Caen et du Groupe de recherches archéologiques du Cotentin.
Depuis plus d’une décennie, l’archéologie contemporaine s’est approprié ce nouvel objet d’étude que sont les conflits de l’ère contemporaine. Ce champ de recherche encore jeune, dont la pertinence est de moins en moins disputée à mesure que se succèdent les découvertes, a vu l’émergence de questions spécifiques auxquelles les archéologues n’avaient que peu ou pas été confrontés jusqu’alors.
Dix ans après le colloque du Mémorial de Caen, à l’occasion duquel avait été posées les premières pierres d’un dialogue interdisciplinaire réunissant notamment archéologues et historiens, il apparaît aujourd’hui nécessaire de porter plus avant nos questionnements en vue de mieux cerner la nature et les limites des apports de l’archéologie à l’étude des conflits contemporains, en particulier des guerres de masse de l’ère industrielle qui, à deux reprises au cours du XXe siècle, ont affecté le territoire national comme l’international, et aux vestiges desquelles les services archéologiques sont désormais régulièrement confrontés dans leurs travaux.
Cette contribution est néanmoins réelle, ainsi qu’en témoignent les recherches déjà menées, achevées ou en cours dans ce domaine. C’est à la lumière de ces expériences acquises et des développements méthodologiques qu’elles suscitent, qu’il est proposé de mettre l’accent sur les approches les plus fructueuses et novatrices en termes d’apports à la connaissance des conflits.
Un colloque tenu en deux temps et en deux lieux chacun marqués par l’un des deux conflits mondiaux, le premier à Verdun qui s’est tenu en octobre 2018, et le second à Caen en 2019, fournira l’opportunité aux chercheurs investis dans ces recherches d’aborder à travers des communications synthétiques un large panel de problématiques portant aussi bien sur des aspects réglementaires que sur des thématiques scientifiques ou sociétales, en rapport avec l’histoire des grands conflits contemporains. La première session, qui s’est tenu à Verdun à l’automne 2018, a abordé les questions spécifiques à l’archéologie, dans ses pratiques d’investigation comme dans les méthodes de conservation des objets dégagés.
La seconde session, organisée à Caen les 27 et 28 mars 2019, sera consacrée au dialogue interdisciplinaire en déterminant les apports possibles de l’archéologie aux autres champs de la recherche, de la Révolution française à nos jours, à l’échelle internationale. Cette dimension très large permettra ainsi d’éclairer les enjeux spécifiques des guerres de masse de l’ère industrielle qui se sont déroulées au XXe siècle, aux vestiges desquelles les services archéologiques sont désormais régulièrement confrontés dans leurs travaux. Entre l’abondance de documentation administrative ou privée d’un côté, et de l’autre la standardisation croissante des équipements de guerre qui font souvent perdre intrinsèquement à l’objet dégagé des fouilles tout intérêt significatif, la fenêtre est étroite sur les apports de l’archéologie aux sciences humaines pour la période contemporaine. Elle est pourtant réelle, au vu d’études déjà menées et de projets en cours dans ce domaine. C’est précisément à la lumière de ces expériences qu’il est proposé de dégager les approches qui paraissent les plus fructueuses.
Plus que jamais, l’interdisciplinarité s’impose ici. Si l’histoire paraît le champ disciplinaire naturel dans ce dialogue, elle n’est pas seule en lice : la sociologie, l’anthropologie biologique ou sociale et la géographie y ont, entre autres, tout autant leur place. L’archéologue ne peut en effet prétendre faire émerger une documentation se suffisant à elle-même, en particulier sur la période la plus récente, déjà labourée par d’autres disciplines grâce à une multitude de sources écrites, iconographiques ou audiovisuelles. Pour autant, ces archives traditionnelles sur lesquelles se basent la plupart des travaux académiques n’ont rien d’absolu, d’abord parce qu’une infime partie de la documentation produite à l’époque parvient aux chercheurs, ensuite parce que cette documentation n’est pas exempte de biais qu’il est parfois utile de corriger. L’archéologie peut dès lors permettre de faire émerger une documentation alternative complémentaire.
L'Archéologie du débarquement
Vincent Carpentier et Cyril Marcigny, tous deux archéologues à l'Inrap, ont proposé dans Archéologie du Débarquement et de la Bataille de Normandie (coédition Inrap/Ouest-France, 2014) , un état des lieux de la documentation et de la réflexion archéologiques autour du thème de la Seconde Guerre mondiale sur le sol de Normandie. À l’occasion de la parution, en mars 2019, d’une nouvelle édition de l’ouvrage, les deux auteurs et contributeurs au colloque seront présents pour une séance de signature à la librairie du Mémorial, le jeudi 28 mars de 13h30 à 14h.
Saison Temps modernes
En 2019, l’Inrap consacre sa saison culturelle et scientifique à un état des travaux archéologiques consacrés aux périodes moderne et contemporaine, domaine de recherche en pleine expansion qui apporte une riche contribution à l’archéologie et à la compréhension des transformations qu’ont connues les sociétés européennes.
14050 Caen
Vincent Carpentier
Inrap Basse-Normandie
vincent.carpentier [at] inrap.fr