Emmanuelle Cosse, ancienne ministre et actuelle présidente de l’Union sociale pour l’habitat, fait état des liens tissés entre les organismes de HLM et l’Inrap. 

Dernière modification
05 février 2024
Emmanuelle Cosse

L’ancrage du patrimoine HLM dans les territoires et dans la vie des Français est très fort. De la barre d’immeubles à la cité-jardin en passant par les corons et les HBM, notre imagier du logement social est bien sûr réducteur, mais il est puissant et évocateur. Il l’est d’autant plus qu’un Français sur deux vit ou a vécu en HLM. Pour la pensée commune, la mémoire de ces territoires HLM prend place sur les façades, dans les formes urbaines, au creux des rides des habitants. Nous soupçonnons rarement que ces territoires s’inscrivent plus profondément encore dans une continuité historique de l’occupation humaine. Autre surprise pour le sens commun, les opérations d’aménagement ou de construction neuve engagées par les organismes HLM pour loger la société française dans les décennies à venir peuvent ouvrir la voie à une connaissance accrue de l’histoire du territoire habité. L’archéologie préventive est aujourd’hui conçue comme une chance pour l’intérêt général et comme un défi pour les organismes. Défi technique et d’anticipation bien entendu pour ces derniers, mais surtout défi sociétal pour transformer la relation des HLM à leur territoire et à ses habitants. Ce partage sensible des siècles passés, qui nécessite une bonne coordination avec les services prescripteurs de l’État, doit devenir une opportunité collective...

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