A Reims, Marne, une fouille préventive sur une durée de deux mois

Dernière modification
10 mai 2016

Une surface de 4 000 m2, sur laquelle les couches archéologiques étaient conservées en moyenne sur 1,50 m d'épaisseur. 

 

La première occupation

À l'époque de Tibère (14-37), des constructions sur poteaux et poutres sablières, avec des murs en bois et torchis, occupaient le site et ont perduré jusqu'aux années 50-70. Leur organisation, lisible grâce aux trous et aux tranchées, semble s'inscrire dans un système d'orientation lié à l'existence d'un premier carroyage urbain.

Le quartier du Haut-Empire

La seconde phase d'occupation se manifeste par l'usage de la pierre dans la construction de la plupart des maisons. De petites unités d'habitation formaient alors un îlot dense, dans lequel sept puits, huit hypocaustes et une vingtaine de caves ont été retrouvés. Un système d'évacuation des eaux, avec des égouts maçonnés et des fossés, accompagnait la réorganisation du quartier suivant une nouvelle orientation, imposées par le tracé des deux rues perpendiculaires retrouvées en bordure. Ce remodelage n'a toutefois affecté que les constructions du pourtour de l'îlot, alors que les maisons enclavées ont gardé leur disposition primitive.
La fouille a ainsi mis en évidence une modification peu importante des orientations, mais révélatrice d'un phénomène d'urbanisme plus large. Il est en effet possible que les constructions initiales, établies à l'extérieur du fossé de l'oppidum, encore ouvert à ce moment-là, se soient construites de manière relativement spontanées, suivant une orientation conforme à celle du fossé proche. Dans un deuxième temps, le système orthogonal des voiries a pu être étendu à cette partie de la ville, obligeant les particuliers à respecter le nouvel alignement, du moins pour les constructions en bord de rue.
Un deuxième changement important s'est produit dans le courant du IIe siècle. Les empiétements progressifs sur le domaine de la voie publique, matérialisés par des aménagements de petits murs, de fosses ou de trous de poteaux à l'emplacement des trottoirs, furent supprimés à l'occasion de la construction de portiques.
Le site ayant été abandonné, les matériaux de construction furent récupérés au début du IVe siècle.

L'Antiquité tardive

Trois inhumations, isolées, dont l'une a pu être datée par une plaque-boucle du IVe siècle, ont été mises au jour. Elles ne peuvent, pour l'instant, être rattachées à aucune nécropole connue.