ZAC Synergie Val-de-Loire : Les Bouillants et La Maison Neuve à Meung-sur-Loire (Loiret)

L’opération de fouille archéologique s’est déroulée sur une superficie totale de 61 000 m² divisée en deux zones (18 000 et 43 000 m²), dans un secteur actuellement dévolu à l’agriculture. Les vestiges sont implantés dans les limons éoliens quaternaires et le calcaire de Beauce.

Agropastoralisme au premier âge du Fer

Attribuables au premier âge du Fer (VII^e-VI^e s. avant notre ère), ces structures en creux très mal conservées témoignent d’une organisation générale plutôt lâche, qui s’étire en longueur à flanc de coteau. Seule la céramique permet une datation. Son étude confirme l’existence d’un faciès Orléanais, et plus largement au sud de la Loire, qui diffère par son abondance de décors de grecques, de ceux moins pourvus, situés plus au nord et notamment dans le Gâtinais.

Une résidence aristocratique de la fin de l’époque gauloise

Vers la fin du II^e ou le début du. I^er s. avant notre ère, l’espace est investi par une structuration complexe et développée, dans laquelle se répartissent trous de poteaux, fosses, bâtiments, puits et fours. Le cœur de l’occupation est matérialisé par un enclos carré d’un hectare de superficie, défini par de puissants fossés, dont les dimensions atteignent sept mètres de large et deux mètres cinquante de profondeur en façade. Les mobiliers, abondants, en excellent état de conservation et d’une grande qualité, traduisent l’existence d’échanges commerciaux, de la pratique de la guerre, de la chasse, de la pêche ainsi que des industries potières, métallurgiques et probablement alimentaires. L’opulence du site est notamment attestée par un nombre important de monnaies. La série en or à l’aigle est ainsi identifiée pour la première fois en contexte daté.

Une ferme antique

Au début du I^er siècle de notre ère, l’enclos est peu à peu restructuré et remplacé par un établissement rural de rang moins élevé. Il compte cependant au moins deux grandes constructions maçonnées dotées de caves, associées à des fumières et au provignage. Un important lot d’outillage en fer parfaitement conservé, a également été mis au jour. Grâce à l’incendie dans une grange, la fouille a permis de retrouver plusieurs sacs de semences en place, qui permettront de renseigner les pratiques agricoles sur le site. Le site est définitivement abandonné au début du IV^e siècle de notre ère.

Situé sur le plateau qui domine la Loire, le site s’inscrit dans une occupation très dense déjà largement renseignée par l’archéologie. L’enclos laténien mis au jour est le plus vaste du secteur et domine probablement ses multiples contemporains. Il semble être le lieu de résidence d’un pouvoir local aristocratique puissant, qui commerce, s’adonne à la chasse et contrôle l’industrie métallurgique du fer. Outre ces informations structurelles et politiques, le site livre également des corpus parmi les plus importants de la région pour la faune et l’instrumentum notamment, ainsi qu’un lot inédit de torchis décoré. Si le site a perdu de son importance au cours de l’Antiquité, il n’en demeure pas moins au cœur d’un système d’échanges facilités par la présence voisines de l’agglomération secondaire de Magodunum-Meung-sur-Loire, de plusieurs voies antiques ainsi que de la Loire.