Émissions de radio
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Mis à jour le
05 janvier 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Ricardo González-Villaescusa, professeur d’Archéologie de la Gaule et du Nord-Ouest européen à Université Paris-Nanterre.

Nous le savons, Rome est avant tout une idéologie de la centralité, puisqu’elle se compose de douze voies qui la relient au reste du monde, au monde des villes notamment. Ainsi, environ 2 700 cités parsemaient l’empire romain, durant l’Antiquité.

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Un cryptoportique sous le forum de la ville d'Augusta Prætoria (Aosta, Italie).

• Crédits : © Esther Vidal Ros-EOX
 

Pour se faire une idée du monde urbain romain, quoi de mieux que cette extraordinaire carte, la fameuse Table de Peutinger. Celle-ci nous permet déjà d’apprécier la hiérarchie entre les villes et les petites agglomérations, voire relais routiers des itinéraires. 8 000 kilomètres de l’œkoumène y figurent, la terre habitée, de la côte anglaise et la Manche jusqu’à l’Inde.

"La première structure qui va donner lieu aux structures des villes actuelles est héritière de l'Antiquité. Ceci dit, je suis absolument conscient que l'origine de nos villes est plutôt médiévale, mais il y a une première trame qui date de l'Antiquité."

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Détail de la table de Peutinger où figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain (ici, avec Rome au centre).

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• Crédits : Wikimedia Commons

"La table de Peutinger est une carte qui n'en est pas une, mais qui est plutôt un GPS de l'Antiquité, qui donne les distances, qui donne une position, pas forcément géographique, mais relative, entre les différentes villes, agglomérations. [...] On se rend compte que la table de Peutinger, c'est une trame beaucoup plus serrée que la trame réelle construite par Rome."


Tombées dans l’oubli, nombre d’entre elles, désormais anonymes, restent, de nos jours, enfouies sous les labours, voire les forêts, car, rappelons-le, les villes, les cités meurent aussi. D’autres, plus chanceuses, ont toutefois perduré, sous des mètres et des mètres de déblais, et sont partiellement exhumées à l’occasion d’aménagements urbains : c’est bien entendu le cas de Lyon, Arles, Nîmes, Bordeaux, Rennes, Reims ou Paris…


"En français, on a deux mots, ville et cité, et ça correspond bien au latin, parce que la ville, "l'Urbs" annonce une agglomération, une forme urbaine, d'une part, et d'autre part, il y a la cité, qui est tout le territoire dirigé depuis la ville. Donc, il faut imaginer plutôt une structure cellulaire avec un noyau qui est la ville, et parfois plusieurs villes dans le même territoire, dont une seule est le chef-lieu, la capitale. La ville ne serait rien sans son territoire."


Curieusement, on ne dit pas villes, mais cités romaines, donc, le magazine d’archéologie de France Culture ouvre le dossier de ces cités, de leur urbanisme, de leur vie. Ainsi, on y apprend que la fondation de Londres (Londinium) créée par les Romains vers l’an 43, puis son développement, sont intimement liés à la consommation du cabillaud, des milliers d’arêtes et de vestiges de ce poisson ayant été retrouvés jusqu’au Ve siècle de notre ère, date du déclin de la cité.

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Prélèvements sédimentaires dans l'égout sous le kardo maximus d'Augusta Prætoria (Aosta, Italie) à l'endroit où il y a un regard pour permettre l'entretien

 

• Crédits : © R. González Villaescusa



"Je viens de finir une mission dans la ville d'Aoste, en Italie, au pied des Alpes, et on s'est rendus compte, en fouillant les sédiments qui comblent les systèmes d'égouts de la ville, qu'en fait, la reproduction souterraine et faite "a priori", c'est-à-dire que l'on crée d'abord les égouts qui vont servir à évacuer les eaux usées de cette ville. Il faut penser, à la création d'une ville, que c'est un nombre important de personnes qui vont produire énormément de déchets. [...] Le système créé dans le cadre de la ville d'Aoste, et dans beaucoup d'autres, reproduit presque à l'identique la trame urbaine, la trame des rues."


Nous en parlons avec Ricardo González-Villaescusa, professeur d’Archéologie de la Gaule et du Nord-Ouest européen à Université Paris-Nanterre.
 

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Représentation d'une fondation d'une cité sur un bloc sculpté, trouvé à 7 km de Rome, sur la via Salaria. (Museo Nazionale Romano, Thermes de Dioclétien).

• Crédits : © R. González Villaescusa
 


Pour en savoir plus

Année :
2021
Durée :
29 min
Année :
2021