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Little Foot, l'australopithèque sud-africain, aussi vieux que Lucy ?
Sterkfontein, au nord-ouest de Johannesburg, dans la province du Gauteng fait partie d'une zone inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial depuis 1999 sous le nom de « Berceau de l'Humanité ». Depuis sa découverte en 1997 dans la grotte de Silberberg, un squelette, Little Foot, fait l'objet d'une fouille très minutieuse.
Repéré dans des circonstances exceptionnelles, cet australopithèque est le plus complet jamais mis au jour, et constitue un élément unique dans la connaissance des origines de l'Humanité. Si son âge, compris entre 2 et 4 millions d'années, pose toujours question, une équipe de chercheurs français, en collaboration avec l'Université du Witwatersrand (Johannesburg), apporte aujourd'hui d'importants éléments sur sa datation.
Une découverte exceptionnelle
Le faux pas de Little foot
Dernières recherches avant le prélèvement du fossile
La place de Little Foot dans l'histoire des origines de l'Homme
Little Foot n'est pas encore humain puisqu'il vit plus d'un million d'années avant l'apparition des premiers hommes en Afrique. Il s'agit d'un australopithèque, un groupe de pré-humains très bien représenté en Afrique australe.
Différents arguments anatomiques indiquent la coexistence d'au moins deux espèces d'australopithèques en Afrique australe vers 3 millions d'années, notamment sur le site de Sterkfontein. La présence d'Australopithecus africanus est bien connue mais, au fur et à mesure de ses recherches, Ron Clarke a rattaché Little Foot à la seconde espèce, moins illustre : Australopithecus prometheus. Avec Little Foot, les chercheurs disposent désormais d'un squelette presque complet de cette seconde espèce ! L'enjeu scientifique est considérable puisque l'une des deux lignées donnera naissance aux premiers hommes, la seconde restant probablement sans descendance.
À proximité, plusieurs autres cavités ou sites de plein air sont en cours d'étude par des équipes sud-africaines ou internationales. Depuis 1995, les paléoanthropologues José Braga et Francis Thackeray de l'université du Witwatersrand à Johannesburg, dirigent la fouille du site de Kromdraaï, qui pourrait éclairer sur l'apparition du genre « homo ».
Tout en participant à ces fouilles, Laurent Bruxelles réalise une étude géomorphologique de l'ensemble de ce secteur. L'objectif est de connaître les rythmes d'évolution du paysage et de comprendre la succession d'événements qui ont permis le développement des grottes, leur remplissage par des dépôts fossilifères et leur évolution postérieure. Sur cette base, un programme concernant l'étude des paléo-climats, lorsque ces sites étaient fréquentés par les hominidés, vient d'être lancé.
Parallèlement, en 2012, une prospection par un drone équipé d'une caméra infrarouge à haute résolution a permis de repérer plusieurs entrées de grottes qu'il reste à étudier. Sur le site de Sterkfontein, l'équipe composée de Florent Hautefeuille, Nicolas Poirrier et Carine Calastrenc (UMR 5608 TRACES et plateforme Terrae) ont même réussi à localiser le passage par lequel Little Foot est tombé dans la grotte.
Ces recherches bénéficient du soutien de l'Ambassade de France en Afrique du Sud, du ministère des Affaires étrangères, de la ville de Toulouse, de l'Université du Witwatersrand (Johannesburg), du Palaeontological Scientific Trust (PAST), de la National Research Foundation, de l'Inrap et du CNRS.
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, service partenariats et relations avec les médias
01 40 08 80 24
mahaut.tyrrell [at] inrap.fr