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Les céramiques importées sur les côtes provençales comme témoignage des échanges matériels entre le domaine islamique et l'Occident des VIIIe-Xe siècle
Colloque international organisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives,
En partenariat avec Marseille-Provence 2013-Capitale européenne de la culture, le MuCEM et la Villa Méditerranée.
Du 11 au 14 septembre 2013, à Marseille, Villa Méditerranée et MuCEM.
Héritages arabo-islamiques dans l'Europe méditerranéenne - Archéologie, histoire, anthropologie
par Catherine Richarté, Inrap, et Sonia Gutiérrez Lloret, université d'Alicante
Bon nombre de ces contacts sont connus et ont été épisodiquement renseignés par les sources écrites le plus souvent latines et quelques fois arabes. Ces contacts plus ou moins bien identifiés sont souvent relatifs à des affrontements. Mais manifestement, à cette haute date, d'autres types de rapports ont été instaurés au sein du réseau des échanges, d'autres liens existeraient entre les domaines chrétiens et musulmans à l'intérieur du bassin occidental de la Méditerranée.
Les témoignages disponibles - permettant une véritable analyse - sont, à ce stade de l'enquête, encore très rares et les résultats restent ténus, voire inégaux tant en quantité qu'en qualité de l'information. Néanmoins, nous pouvons tenter d'appréhender la question selon trois niveaux d'étude :
1/ La mer, en étudiant la cargaison de ces navires naufragés.
2/ Les espaces insulaires, considérés comme des haltes de navigation, des lieux d'appontement ou de ravitaillement et partant d'échanges potentiels.
3/ Les littoraux ; car des indices apparaissent çà et là dans les villes :
- Notamment des inhumations datées du VIIIe s., découvertes à Nîmes,
- Les exemples du site de San Peyre (Gard) ou de Ruscino, (près de Perpignan) où du mobilier et des signes monétaires paraissent indiquer la fréquentation de populations islamiques ?
- Par ailleurs, quelques sites aristocratiques, comme la motte castrale de Niozelle (04) ou le castrum de Fos-sur-Mer (13) fournissent de précieux plats émaillés, artéfacts représentant des preuves de contacts avec des populations islamisées (marchandises, cadeaux diplomatiques... ?).
- Transport/stockage,
- Service de table/cuisine,
- Luminaire,
- Chaudronnerie (chaudrons de divers modules, aiguière, lingots de cuivre en fagots...),
- Divers : outils métalliques, pots à cuire pierre ollaire, meules, etc.
L'enquête céramologique sera également enrichie d'apports archéométriques (pétrographie pour la détermination des aires de production des poteries et analyses chimiques des imprégnations organiques des contenus effectuées sur les vases de transport) devant permettre de recueillir des données complémentaires sur les aires d'approvisionnement et la nature des denrées transportées.
Enfin, ce projet pluridisciplinaire constituera une contribution archéologique à la réflexion économico-historique sur les relations et le commerce du haut Moyen Âge en Méditerranée occidentale.
Sonia Gutiérrez LLoret est professeure d'Archéologie à l'université d'Alicante. Elle a dirigé divers projets de recherche centrés préférentiellement sur l'antiquité tardive et le moyen-âge islamique. Actuellement, elle est co-directrice des projets archéologiques Tolmo Minateda et Castellar Elche, et elle collabore avec l'Inrap dans le projet d'étude des mobiliers sarrasins de Provence. Elle a aussi publié de nombreux travaux scientifiques, et a dirigé de nombreux travaux muséographiques.