L’Inrap participe à la semaine de l’accessibilité du musée du Louvre

La Semaine de l'accessibilité au Louvre

Du 27 janvier au 5 février, le musée du Louvre propose sa 4^e édition de la Semaine de l’accessibilité avec une offre riche d'une vingtaine d’ateliers, visites, rencontres, projections, formations, pour sensibiliser à l’accueil des personnes en situation de handicap au sein du musée. La programmation de ces journées est conçue de manière à interroger et cerner les accompagnements les mieux adaptés aux différentes situations de handicap, et à mieux comprendre l’importance de la culture dans la prise en charge du handicap. Parmi les nouveautés de cette édition 2020, une expérience en réalité augmentée spécialement adaptée aux personnes malvoyantes, une journée professionnelle autour de l’autisme, une table ronde sur les défis de l’école inclusive et une nocturne en lien avec la programmation de cette semaine de l’accessibilité.

Handicap : quand l’archéologie nous éclaire

Le vendredi 31 janvier, à 18h, au cours de la journée « Le Louvre Multisensoriel », Valérie Delattre, archéo-anthropologue à l'Inrap et auteure de Handicap : quand l’archéologie nous éclaire présentera son métier et son sujet de recherche au travers d'un parcours de curiosité dans les collections, invitant à de nouveaux regards sur les œuvres. Quel était le quotidien d’un individu handicapé ? Était-il pris en charge par les siens ? Rejeté ? Soigné ? Accompagné ? Appareillé ? Aujourd'hui, les progrès de l'archéologie permettent une lecture de plus en plus précise de cette prise en charge des « corps différents » dans les sociétés qui nous ont précédés et viennent nourrir les débats actuels sur la place du handicap dans le monde actuel. Cette visite s'adresse aux professionnels et aux personnes relais du handicap.

L’archéologie pour tous

Les démarches de l'Institut dans le domaine de l'accessibilité ont été lancées à l’occasion des précédentes éditions des Journées nationales de l’archéologie où, par exemple, une visite traduite en langue des signes française (LSF) a été proposée sur toutes les portes ouvertes de fouilles de l'Inrap, dans toute la France. Ces journées ont permis notamment de nouer des relations avec l’Institut des jeunes aveugles (Inja) et l’Institut des jeunes sourds de Paris (Injs) dont des classes ont été accueillies dans les Village de l'archéologie. Des ateliers et des rencontres thématiques avec des archéologues ont été ensuite mis en œuvre pendant l'année scolaire, comme une rencontre autour de la Grande Guerre avec Gilles Prilaux (Inrap) dans un cours d'histoire-géographie de l'Inja (enseignante, Caroline Treffé) ou un atelier de palynologie (étude des pollens) dans un cours de sciences de la vie et de la Terre (enseignant, Laurent Vincent). « On ne connaissait pas l’extrême diversité de l’archéologie, son interdisciplinarité et son potentiel pour ouvrir à la culture en général », résume Laurent Vincent. « Quand on a travaillé autour de la Première Guerre mondiale, on a vu que l’archéologie et toute la chaîne opératoire mise en oeuvre autour de la découverte, répondaient directement aux attentes de ces élèves et ouvraient une dimension intéressante en termes de métiers et d’orientation », rajoute Caroline Treffé.

Créer des passerelles

Un projet scolaire en lien avec une exposition d'art contemporain, Catharsis de Prune Nourry à la galerie Templon, a été mené avec une classe de 1^ère de l'Inja qui a permis aux élèves de découvrir l'univers d'une artiste et d'une galerie d'art, au travers d'une réflexion sur l'archéologie : les ex voto, l'approche anthropologique et archéologique, la maladie, la réparation du corps. Cette initiative comportait des échanges avec l'archéologue Valérie Delattre à l'Inja, une visite de l'exposition et une rencontre avec l'artiste. Les enseignants, Caroline Treffé et Laurent Vincent, se sont emparés du projet pour l'adapter à leurs disciplines. Les élèves malvoyants se sont sentis très privilégiés de pouvoir manipuler des artefacts d’ex-voto spécialement fabriqués par l’Inrap, puis de toucher une œuvre mise à leur disposition par l'artiste lors de la visite à la galerie Templon. « Avec ce projet autour de Prune Nourry, concluent les deux enseignants, des objets fabriqués ont été proposés au toucher : des moulages, des reproductions, des dessins en relief. Il y a eu un contact direct avec les œuvres et avec l’archéologue, Valérie Delattre. De bout en bout, on était dans l’exception et la qualité et au plus près de que signifie une vraie inclusion ».

Des ressources accessibles à tous pour s'initier à l'archéologie

L’accessibilité est la capacité d’une ressource numérique d’être utilisée, facilement et sans limite, par tout individu quelles que soient ses aptitudes physiques ou mentales. Conformément aux objectifs d’accessibilité numérique, l’Inrap est engagé ces dernières années dans une mise en accessibilité de ses actions et supports. C’est ainsi que toute la série de dessins animés, « Les experts de l'archéologie » et « Les experts remontent le temps », qui permet de découvrir l'archéologie, est désormais disponible en langue des signes française, un travail réalisé par le collectif Trait d’union. Un glossaire réalisé par l’Inrap avec l’INSHEA (Institut national supérieur formation et recherche – handicap et enseignements adaptés) qui présente le vocabulaire et les notions de l’archéologie en 50 concepts en langue des signes française (incluant la polysémie) offre également une intéressante introduction à la discipline. Toujours à destination du public malentendant, plus de 80 vidéos, ainsi que des captations de colloques de l’Inrap, sont disponibles en versions sous-titrées françaises sur Inrap.fr. Pour le public malvoyant, l’Inrap propose des documents tactilo-visuels ou en caractères agrandis sur des opérations évémementielles ou sur demande à la chargée du département du développement des publics (laure.ferry [at] inrap.fr).