L'agriculture gallo-romaine : quelle place pour la <i>villa</i> ?

Longtemps, les grandes exploitations gallo-romaines, les villae, ont été considérées comme les vecteurs uniques d'une agriculture rénovée et rationalisée au contact de Rome. Elles étaient envisagées à la fois comme une manifestation spectaculaire de l'adoption par les élites gauloises d'un style de vie à la campagne et comme l'expression économique du mode de production esclavagiste. Cette double supériorité leur aurait permis de conquérir rapidement les terroirs agricoles les plus fertiles en rejetant sur leurs marges les formes archaïques et traditionnelles de l'exploitation des sols.
Des découvertes nouvelles montrent aujourd'hui le caractère très réducteur de ces paradigmes. Même dans les ciuitates les plus « romanisées », la villa est loin de constituer le mode prépondérant de l'économie rurale. Elle semble plutôt révélatrice du comportement social et économique d'un groupe restreint de l'aristocratie gallo-romaine dont il faut maintenant comprendre la logique et les manifestations archéologiques.