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Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques - 29e Congrès Préhistorique de France (CPF)
Congrès organisé conjointement par la Société préhistorique française et l'UMR5608 TRACES.
La situation sanitaire ne permet pas de tenir le congrès en présentiel, même partiellement. Il sera donc totalement virtuel. En conséquence, il n'y a pas de frais d'inscription : la participation est libre et gratuite. L'inscription reste cependant obligatoire pour avoir accès aux salles virtuelles.
Pour en savoir plus : https://cpf2021.sciencesconf.org/
Inscription : https://cpf2021.sciencesconf.org/registration
Les Congrès préhistorique de France (ou CPF) sont organisés tous les 4 ans depuis 1904, et leurs actes sont publiés par la Société préhistorique française. Si les congrès anciens traitaient de toutes les périodes sans organisation particulière des interventions, depuis 1984, ils se tiennent sur des thèmes particuliers.
Présentation
La discipline archéologique est née des premiers travaux classificatoires de vestiges matériels, lesquels eurent rapidement pour objet de proposer une organisation des découvertes dans le temps et l’espace. Cette perspective, au départ taxinomique et évolutionniste, s’est progressivement enrichie d’une troisième dimension, spatiale, offrant un point de vue diffusionniste et donnant lieu à un renouvellement des méthodes. Les réflexions s’opèrent depuis à un plus haut niveau de résolution par le biais de nouvelles disciplines au service du discours interprétatif (ethnoarchéologie, archéométrie, paléoenvironnement, par exemple).
L’essentiel de notre travail est aujourd’hui encore de formuler des hypothèses ou de répondre à des questions sur des thèmes tels que : configurations spatiales et dynamiques temporelles des productions matérielles, identification et évolution des identités culturelles, des réseaux d’échanges, des structures sociétales, modalités d’acquisition des biens alimentaires et techniques ou impacts des facteurs environnementaux.
Néanmoins, toutes ces approches se heurtent tôt ou tard à des absences d’observations, des lacunes de donnée et des discontinuités spatiales ou temporelles, comme dans le cas des gisements stratifiés où des troncatures sédimentaires et des faciès d’érosion sont parfois mis au jour : quelle était la nature des dépôts aujourd’hui disparus ? La distribution géographique des gisements peut également nous interpeler : les nombreux vides qui parsèment les cartes de répartition traduisent-ils des absences d’occupation, des frontières culturelles ou naturelles, ou bien s’agit-il de biais liés à l’absence de recherches, à des processus taphonomiques singuliers ? La faiblesse quantitative, voire l’absence de données chronométriques pour certaines périodes peut-elle être interprétée comme un défaut de peuplement ? Les césures observées dans l'évolution des cultures matérielles enregistrent-elles une mutation accélérée ou bien un hiatus artificiel dans un continuum ? Les réseaux d’échanges, et notamment ceux à l’œuvre sur de vastes espaces géographiques, sont toujours bornés spatialement et comportent également de nombreux vides en leur sein : comment comprendre, d’un point de vue anthropologique, ces dissymétries ? Ou encore, comment caractériser et interpréter les lacunes observées dans les chaînes opératoires de production et d’exploitation des denrées alimentaires et des biens techniques (production différée dans le temps et dans l’espace, organisation spatio-temporelle des productions, etc.) ? Enfin, plus largement, quels sont les facteurs à l’œuvre dans la mise en place d’une innovation, sa diffusion ou son refus ?
Ces hiatus, lacunes ou encore ces absences sont tout autant informatifs des sociétés préhistoriques et protohistoriques que leurs productions matérielles ou alimentaires conservées, la caractérisation de leurs habitats, etc. Ce sont les questionnements suscités par ces vides archéologiques et leur interprétation qui forment le thème de ce congrès, questions qui seront abordées dans toute leur diversité, depuis des réflexions épistémologiques et méthodologiques sur la façon de les identifier et de les caractériser jusqu’à leur interprétation anthropologique.
Sessions retenues
- Session A - Réseaux de transferts matériels, aires chronoculturelles : le visible et l'invisible
- Session B - Hiatus, lacunes et absences : reflets de pratiques archéologiques ou réalités ?
- Session C - Le poids de l'histoire des sciences et l'hégémonie européenne en préhistoire
- Session D - Les espaces vides : preuves d'absences ou absences de preuves ?
- Session E - Dépasser les plans et révéler l'architecture invisible : de l'identification à la restitution des constructions du Néolithique à l'âge du Fer
- Session F - Où sont les femmes ? Archéologie du genre dans la Préhistoire et la Protohistoire : la France à l'écart des gender studies ?
- Session G - Apprendre et comprendre : de la transmission des savoirs à la structuration des sociétés
- Session H - Des vivants sans tombes et des morts sans habitats : évolution des pratiques funéraires du Néolithique au début du premier âge du Fer en France et en Europe occidentale
- Session I - Manifestations artistiques et symboliques
- Session J - La fabrication des poteries : quelles structures, quels outils, quels lieux de production ?
- Session K - L'économie invisible des produits en matériaux recyclables
- Session L - Les matériaux périssables : nouvelles méthodes, nouveaux enjeux
Comité d'organisation
Jessie Cauliez (CNRS), Sandrine Costamagno (CNRS), Claire Manen (CNRS), Pierre-Yves Milcent (Université Toulouse Jean-Jaurès), Marilou Nordez (post-doc), Thomas Perrin (CNRS), Jean-Marc Pétillon (CNRS), Caroline Renard (CNRS), Cristina San-Juan (Ministère de la Culture), Nicolas Valdeyron (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Saison Néolithique
En 2021, l’Inrap consacre sa saison culturelle et scientifique au Néolithique. Cette période charnière de notre histoire voit le développement de l’agriculture et le passage à un nouveau mode de société, basé sur la production, qui bouleverse notre rapport à la nature.