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Mis à jour le
07 mars 2016
Colloque
Héritages arabo-islamiques dans l'Europe méditerranéenne

Colloque international organisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives,
En partenariat avec Marseille-Provence 2013-Capitale européenne de la culture, le MuCEM et la Villa Méditerranée.
Du 11 au 14 septembre 2013, à Marseille, Villa Méditerranée et MuCEM.

Héritages arabo-islamiques dans l'Europe méditerranéenne - Archéologie, histoire, anthropologie
par Charlène Bouchaud, chercheur associé CNRS

Le coton (Gossypium sp.) est de nos jours la fibre végétale la plus cultivée pour l'industrie textile. Quatre espèces du genre Gossypium ont été domestiquées dans différentes régions du monde (Brubaker et al. 1999). Deux d'entre eux, Gossypium hirsutum L. et G. barbadense L. (l'actuel « coton égyptien »), ont été domestiqués sur le continent américain. Les deux autres, Gossypium herbaceum L. et G. arboreum L., sont originaires de l'Ancien Monde : le premier vient du sous-continent indien où il est utilisé depuis le Néolithique (Moulherat et al. 2002), le deuxième du continent africain. Les attestations textuelles et de récentes découvertes de graines de coton et de textiles montrent que sa culture se diffuse sporadiquement au sein des oasis de péninsule Arabique et d'Egypte durant l'Antiquité, où les conditions de chaleur et d'humidité nécessaire à sa croissance sont facilement apportées (Bouchaud et al. 2011). La diffusion de sa culture dans les régions à climat méditerranéen et tempéré suppose une adaptation écologique de la plante qui - après quelques tentatives durant l'Antiquité tardive - sera réalisée au tournant du Xe siècle sous l'influence du monde arabe. En nous appuyant sur l'ensemble des données disponibles, textiles, données archéobotaniques et archéologiques, textes, nous dresserons une carte de sa diffusion en Occident et nous nous interrogerons sur les implications économiques, techniques et écologiques de ce phénomène.
Charlène Bouchaud est spécialisée en archéobotanique, elle a soutenue une thèse en 2011 à l'Université Paris 1 sur les Paysages et pratiques d'exploitation des ressources végétales en milieux semi-aride et aride dans le sud du Proche-Orient en travaillant sur l'étude des macro-restes végétaux - graines, fruits, inflorescences, tiges herbacées, bois, feuilles - découverts sur des sites archéologiques d'époque antique et islamique (4e s. av. J.-C.- 16e s. apr. J.-C.). Actuellement post-doctorante rattachée à l'UMR 7209 - Archéozoologie, Archéobotanique, MNHN, elle développe des recherches sur les économies végétales et la gestion du combustible en Egypte et Arabie Saoudite durant l'Antiquité.
 
Bibliographie :
  • Bouchaud C., Tengberg M., Dal Prà P. (2011) Cotton cultivation and textile production in the Arabian Peninsula during antiquity: the evidence from Madâ'in Sâlih (Saudi Arabia) and Qal'at al-Bahrain (Bahrain). Vegetation History and Archaeobotany 20 : 405-417.
  • Brubaker C.L., Bourland F.M., Wendel J.F. (1999) The origin and domestication of cotton. In Smith C. W. et Cothren J. T. (eds.) Cotton: Origin, History, Technology and Production., John Wiley & Sons, New York, p. 3-31.
  • Moulherat C., Tengberg M., Haquet J.F., Mille B. (2002) First evidence of cotton at Neolithic Mehrgarh, Pakistan: Analysis of mineralized fibres from a copper bead. Journal of archaeological science 29 : 1393-1401.
Année :
2013