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Sur le chemin de Damas
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Marc Lebeau, archéologue orientaliste, président du Centre européen de recherches sur la Haute Mésopotamie, directeur de la mission syro-européenne à Tell Beidar et
Maurice Sartre, professeur émérite d’Histoire ancienne à l'Université de Tours, rédacteur en chef de la revue internationale Syria.
Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture, le samedi de 19h30 à 20h
Par Vincent Charpentier
Émission du 1er avril 2017
La cité antique de Palmyre, en Syrie
James Gordon, Wikipédia Creative Commons
Au moment où le régime syrien écrasait Alep, celui-ci organisait un colloque sur la sauvegarde du patrimoine, à Damas, où se sont rendus des archéologues européens. Au nom du patrimoine, cette visite de Damas cautionne-t-elle le pouvoir syrien, ses atrocités ?
Depuis les années 1970, les archéologues occidentaux sont habitués à œuvrer dans l’Irak de Sadam Hussein, le Pakistan du général Zia, ou la Syrie du parti Baas, celle d’Hafez el-Hassad, puis de Bachar, son fils. L’affaire a fait beaucoup de bruit en Italie, bien moins aux États-Unis, seul Libération et l’Histoire l’ont évoqué en France… Depuis plus de trois mois elle agite pourtant le microcosme de l’archéologie orientale… À la croisée de la science, de l’éthique et de la géopolitique internationale, pourquoi des archéologues, notamment français, ont-ils pris « le chemin de Damas » ?
Au moment où le régime syrien écrasait Alep, celui-ci organisait un colloque sur la sauvegarde du patrimoine, à Damas, sous l’égide des ministères de la Culture et du Tourisme syrien. À l’image de Saint-Luc ou des Corinthiens, faut-il commenter les moteurs de l’éventuelle conversion de certains archéologues européens ? Au nom du patrimoine, cette visite de Damas cautionne-t-elle le pouvoir syrien, ses atrocités ?