« Retour à la poussière » de Marguerite Bornhauser

Implanté sur la rive droite du Rhône, le site antique de la Verrerie a révélé de riches maisons urbaines (ou domus), abandonnées à la suite d’un incendie, vers 260 de notre ère. Entre 2014 et 2017, la reprise des fouilles par le Musée départemental Arles antique et l’Inrap a permis de mettre au jour « la maison de la Harpiste ». Les magnifiques « fresques » pompéiennes qu’elle contenait sont l’objet d’un vaste programme de remontage, d’étude et de restauration. À l’invitation du musée et de l’Inrap, la photographe-plasticienne Marguerite Bornhauser a effectué une résidence lors du chantier de fouille, en partenariat avec l’École nationale supérieure de la photographie et les Rencontres de la photographie d’Arles.

« Nous sommes particulièrement fiers d’accueillir cette exposition qui permet de mettre en lumière le travail monumental réalisé par les équipes du MDAA et de l’Inrap pour reconstituer les fresques de la maison de la Harpiste » se réjouit Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. « Notre territoire dispose d’un patrimoine culturel et archéologique d’une grande richesse. Je souhaite continuer à le préserver tout en le rendant accessible au plus grand nombre. »
Dominique Garcia, Président de l’Inrap souligne que « comme sur de nombreux autres territoires métropolitains et ultramarins, notre Institut est heureux de participer à la découverte, l’expertise et la valorisation d’un patrimoine exceptionnel. L’exposition du remarquable travail de Marguerite Bornhauser, dans le cadre exceptionnel du musée départemental Arles antique, reflète notre ambition de faire dialoguer art et archéologie au service des citoyens ».

Qu’est-ce qui traverse les âges, qu’est-ce qui retourne à la poussière ?

Résultat de cette confrontation au temps, la série « Retour à la poussière » présente les fragments antiques comme divinisés, flottant dans un cosmos construit de toute pièce. L’artiste joue avec les échelles, projetant le fragment de quelques centimètres sur un fond correspondant souvent à un détail microscopique ou bien cosmique pris au télescope mais évoquant d’emblée l’immensité d’une ambiance presque spatiale, l’infini d’une nuée de constellations. L’objet archéologique se trouve alors comme suspendu, à l’égal du temps dont il est le témoin. À travers des photographies, des montages et des installations de fragments archéologiques, Marguerite Bornhauser nous plonge dans la couleur et la matière à l’état pur. La scénographie de l’exposition par Bigtime Studio met en résonance ce jeu d’échelles, d’espace-temps er de transparences et propose d’emporter le visiteur dans une nouvelle dimension, immersive, suspendue entre imaginaire et réel.

Marguerite Bornhauser

© Nicolas Serve

Marguerite Bornhauser est une photographe plasticienne née en 1989, vivant et travaillant à Paris. Après des études de lettres et de journalisme, elle intègre l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, d’où elle sort diplômée en 2015. Sa première exposition monographique se tient à la Maison Européenne de la photographie en 2019. Son travail est représenté par plusieurs galeries européennes et a fait l’objet de diverses expositions dans des musées, galeries et festivals dans le monde (France, Turquie, Portugal, Suisse, Japon, Pays-Bas, Espagne, Bahreïn…). En 2021, le Grand Palais lui donne carte blanche pour poser son regard sur les 4 ans du chantier de rénovation.