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MICA - Modélisation des interactions entre changement climatique et agriculture dans l'Occident ancien. Décrypter les voies différentes et complexes d’adaptation des sociétés humaines au changement climatique entre 2000 av. J._C. et 700 ap. J._C.
Coordinateur : Laurent Bouby (Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier)
Coordinateur Inrap : François Malrain
Participants Inrap : Rebecca Peake, Vincent Riquier, Pierre Séjalon, Johann Blanchard, Isabel Figueiral, Bénédicte Pradat, Cyril Marcigny, Geneviève Daoulas.
Participants externes : Mònica AGUILERA DELGADO (Barcelone Université, Lleida Université), Ilhem BENTALEB (Université de Montpellier), Roberto BACILIERI (INRAE Montpellier), Loup BERNARD (Université de Strasbourg, UMR 7044 Archimède), Nicolas BERNIGAUD (CNRS, UMR 5140 ASM), Frédérique BERTONCELLO (CNRS, UMR 7264 CEPAM), Guillaume BESNARD (Université Toulouse 3, UMR 5174 EDB), Fabrice BIGOT (Mosaïques Archéologie), Hervé BOHBOT (CNRS, UMR 5140 ASM), Alberte BONDEAU (CNRS, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continentale), Laure CALVIÈRE-TONASSO (Université Toulouse 3 Paul Sabatier, CAGT), Sandrine CANAL (EPHE, UMR 5554 ISEM), Charlotte CARRATO (Mosaïques Archéologie), Marie DERREUMAUX (CRAVO), Justine GOMES (Université Paul Valéry – Montpellier 3), Iván GONZÁLES TOBAR (Université de BArcelone), GUIOT Joël (CNRS, CEREGE), Romuald HOUNYEME (IMBE, INRAE), Delphine ISOARDI (CNRS, UMR 7299 CCJ), Sarah IVORRA (CNRS, UMR 5554 ISEM), Thibault LACHENAL (CNRS, UMR 5140 ASM), Philippe MARINVAL (CNRS, UMR 5140 ASM), Xavier MATA (CNRS, CAGT), Véronique MATTERNE (MNHN, UMR 7209 BioArch), Stéphane MAUNÉ (CNRS, UMR 5140 ASM), RémiNORAZ , Antonin NÜSSLEIN (CNRS, UMR 7044 Archimède), Ludovic ORLANDO (CNRS, CAGT), Marie-Jeanne OURIACHI (Université de Côte d’Azur, UMR 7264 CEPAM), Laure PARADIS (CNRS, UMR 5554 ISEM), Thierry PASTOR (Université de Montpellier, UMR 5554 ISEM), Yolanda PEÑA CERVANTES (Université nationale d’enseignement à distance, Madrid), Guillem PÉREZ JORDÀ (Université d’Alicante), Jérôme PEREZ (IRD, UMR 5554 ISEM), Elsa ROCCA (Université Paul Valéry Montpellier 3, UMR 5140 ASM), Jérôme ROS (CNRS, UMR 5554 ISEM), Núria ROVIRA (Université Paul Valéry Montpellier 3, UMR 5140 ASM), Marie-Pierre RUAS (CNRS, UMR 7209 BioArch), Stéphanie SCHIAVINATO (Université Toulouse 3 Paul Sabatier, CAGT), Jean-Frédéric TERRAL (Université de Montpellier, UMR 5554 ISEM), Françoise TOULEMONDE (UMR 7209 BioArch), Jaime VIVES-FERRÁNDIS SÁNCHEZ (Museum of Prehistory of Valencia, Espagne), Jordi VOLTAS (Université de Lleida, Catalogne)
MICA est un projet de recherche collaborative financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR-22-CE27-0026). Son objectif est d’évaluer l’impact des variations climatiques sur les rendements des cultures (blé, orge, millet, vigne, olivier) et leur influence, en interaction avec les facteurs sociaux, sur les transformations des économies agraires et de l’agrobiodiversité en Europe et Méditerranée occidentales, de l’Âge du Bronze à la fin de la période romaine (2000 av. J.-C. - 700 ap. J.-C.).
Présentation du projet sur le site de l'ANR : https://anr.fr/Projet-ANR-22-CE27-0026
Carnet de l'ANR MICA : https://mica.hypotheses.org/a-propos
Contexte et positionnement du projet
L'Europe occidentale a connu de nombreuses variations climatiques au cours de l'Holocène avec un impact potentiellement important sur sa sécurité alimentaire (Magny, 2004) car les cultures dépendent largement de l'approvisionnement en eau et des conditions de température pour leur croissance. Les périodes du réchauffement sont souvent perçues comme favorables à la productivité agricole alors que les périodes de refroidissement sont associées à une plus grande fréquence de mauvaises récoltes (Büntgen et al., 2011). Pour comprendre les éléments qui ont contribué aux changements de la société passée, il est alors important de comprendre les impacts des variations climatiques sur la productivité des cultures passées et sur la transformation de l'agriculture. Celle-ci est plus complexe qu'une simple relation entre agriculture et climat, car elle implique de comprendre quelles stratégies les sociétés anciennes ont développées pour s'adapter à ces changements.
MICA se concentre sur une période multimillénaire, de l'âge du Bronze à la fin de l'époque romaine (2000 av. J.-C. - 700 ap. J.-C.), au cours de laquelle l'agriculture et les ensembles de cultures ont subi des transformations majeures, notamment avec la diffusion des mils puis l'apparition de l'arboriculture (Bouby, 2014 ; Pérez-Jordà et al., 2021), tandis que d'importantes fluctuations climatiques sont enregistrées (Büntgen et al., 2011). Parallèlement, les systèmes économiques, les pressions démographiques et environnementales ont radicalement changé et pris une nouvelle ampleur.
Principaux objectifs
- Modéliser les variations spatio-temporelles des rendements potentiels des principales cultures de rente et vivrières en utilisant un modèle de végétation dynamique basé sur les processus et des reconstructions paléoclimatiques.
- Reconstituer des agrosystèmes et agrobiodiversités anciens à partir de données archéologiques et données archéobotaniques. Des approches morphométriques et paléogénomiques seront utilisées pour caractériser la diversité intraspécifique de la vigne et de l'olivier.
- Évaluer comment les sociétés ont réagi aux variations climatiques, en termes d'adaptation de leurs stratégies agraires ainsi que d'autres facteurs socio-économiques.
Hypothèses de recherche
- Les systèmes agricoles commerciaux spécialisés qui se sont développés pendant l'âge du Fer et la période romaine ont mis à profit des conditions climatiques favorables. Mais quand, où et pourquoi ces formes d'agriculture sont-elles apparues ? Quelle est la part des facteurs climatiques et socio-économiques dans ces changements ?
- La diversification des cultures est un moyen de faire face à des conditions plus difficiles. La diffusion du mil et l’essor de l’orge mondé ont-ils joué un rôle clé dans ce processus aux âges du bronze et au premier âge du Fer ;
- Une nouvelle diversification coïncide-t-elle avec des phases de refroidissement climatique, comme celle de l'Antiquité tardive ?
- L’oléiculture et la viticulture ont-elles pu se maintenir ou s’étendre à de nouveaux territoires en utilisant des variétés nouvelles ou mieux adaptées ?
Périmètre géographique et méthodologique
Afin d'évaluer les mutations agricoles majeures en réponse aux diverses situations environnementales et socioculturelles, le MICA se focalisera sur quatre zones d'intérêt : Bassin parisien, Méditerranée France (Languedoc, Provence), (Sud-Est de l'Espagne (Andalousie, Valence) et Nord Maroc.
Le projet propose d'aborder ces questions par une approche innovante et largement interdisciplinaire, rassemblant des méthodes de pointe dans le domaine de l’archéologie, pour aborder la complexité des sociétés et éviter les scénarios déterministes simplistes. Cela implique une variété de méthodes d'analyse et de modélisation et des échelles géographiques interconnectées, avec un transfert de concepts et de méthodes entre disciplines.
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Les millets peuvent être d'excellentes céréales de rattrapage en raison de leur cycle de vie court. Ils peuvent être semés en mai et récoltés en septembre. Ils peuvent donc jouer un rôle important en cas de conditions climatiques défavorables, en servant de variable d'ajustement.
Françoise Toulemonde, UMR 7209 BioArch