Maniviele

L’emprise de la fouille, occupée par des champs cultivés, est de 3 170 m². Le site avait été repéré lors du diagnostic. Une phase d’évaluation complémentaire, réalisée en septembre 2003, allait permettre de préciser le contexte archéologique des lieux, caractérisé par la présence d’un épandage de mobilier, une fosse et un aménagement de galets, pouvant traduire l’existence d’un tumulus protohistorique.

Le décapage de la surface a mis en évidence un aménagement fossoyé, au tracé plus ou moins régulier, d’une largeur moyenne de 5 m et profond de 0,60 m. Un mobilier important, piégé dans le comblement secondaire, a été recueilli. Il s’agit principalement de céramique commune indigène, attribuable à La Tène moyenne. De nombreux fragments de torchis, meules à moudre et pierres complètent cet inventaire. Un puits à eau contemporain du fossé a également été dégagé. Un cuvelage, constitué de planches calées par des pieux en chêne, a été relevé.

Le mobilier, plutôt rare, a été découvert en surface dans la couche correspondant à l’abandon de ce puits qui semble antérieur au fossé. Le doute quant à la présence d’un ou plusieurs tumuli sur le site a été levé et le contexte funéraire est écarté. L’existence d’un établissement rural d’époque gauloise, sur une éminence de la terrasse molassique, situé hors de l’emprise du tracé, est pressentie. La fouille n’a abordé qu’une partie des aménagements liés à celui-ci. Leur fonction était de drainer le débordement des crues de l’Ariège, dont le cours actuel est distant de 1 500 m. Une crue brutale et importante semble être à l’origine de l’abandon définitif des lieux.

La quantité de céramique trouvée sur le site permet de préciser l’origine des productions indigènes au III^e s. av. J.-C. Ce lot, homogène et assez représentatif, constitue déjà un corpus de référence régionale pour le second âge du Fer.