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Le port antique : une fonction, une organisation, des activités, des métiers
6e séance du cycle 2023-2024 du Séminaire d'Archéologie Portuaire par Pascal Arnaud (Hisoma, UMR 5189).
En présentiel au siège de l’Inrap (Paris 14) et par visioconférence : https://univ-nantes-fr.zoom.us/j/83370124777 (ID de réunion : 833 7012 4777).
Présentation de la séance
Définir les métiers du ports pose plusieurs problèmes méthodologiques. D’abord celui de définir les entités fonctionnelles que les Anciens entendaient sous le nom de port et intégraient expressément à l’activité portuaire (limen/portus, emporium, statarion, gueuma/deïgma). C’est ensuite celui de définir les métiers directement ou indirectement induits par l’activité portuaire: où placer une limite? Avec quelles conséquences? Enfin, il faut jouer avec une documentation à trous en ayant conscience des codes et usages qui ont présidé à la préservation et à la disparition de certaines parties de la documentation.
Ainsi encadrée, l’étude des métiers du port permet de renouveler le regard porté sur le port lui-même, comme espace fonctionnel générant des métiers particuliers et comme espace de vie spécifique, et de reconsidérer la notion plus problématique qu’opératoire de « ville portuaire ».
Cette présentation se fondera largement sur l’épigraphie et sur l’iconographie, qu’elle enrichira de l’apport décisif des papyrus de l’époque gréco-romaine, qui éclairent d’un jour nouveau le rôle des banques et l’ampleur des métiers liés aux pratiques bureaucratiques, deux sphères dont l’ampleur restait largement insoupçonnée.
Elle examinera les métiers des marins, et leur complexité, l’ensemble des “services portuaires » (administration du portet des services connexes, transbordement, chargement, déchargement) , les métiers de la bureaucratie (douanes, taxes, contrôle des personnes et des biens,, délivrance des reçus et quittances et enregistrement des déclarations, encaissements), les métiers de l’échange maritime (entrepôts, traçabilité des marchandises, rédaction et enregistrement des contrats, dépôt des garanties, contrôles de la qualité et de la quantité des marchandises, gestion des transactions), les métiers de l’entretien du navire et des équipages (chantier navale, production de la matière première, vêtements de mer, avitaillement).
Ce foisonnement de métiers et d’activités qui paraît avoir été essentiel à la dynamique économique des villes portuaires sera confronté à la pauvreté documentaire. Elle révèle la fracture idéologique et sociologique entre la cité antique et ses ports.