À la recherche d'identités régionales : la romanisation des campagnes aux confins de l'Empire

Les critiques de la romanisation, telles qu'elles apparaissent dans les discours post-moderne et post-colonial, reposent souvent sur un schéma manichéen et sont par conséquent limitées. Ces interprétations sont aujourd'hui complétées, voire remplacées par de nouveaux cadres interprétatifs, dans lesquels des notions comme la diversité et l'identité régionale sont devenues des sujets centraux. Ce nouveau cadre d'interprétation, en travaillant avec les données issues des territoires dits « peu romanisés » comme le nord et les confins de la Gaule, ouvre des pistes de réflexion inédites sur la variabilité dans la culture matérielle, et principalement en ce qui concerne les non-élites, et sur
la signification du processus de romanisation en tant qu'interaction entre les codes culturels indigènes et romains. La vision « globalisante » et « uniformisatrice » de la romanisation s'est affaiblie et une idée de la société constituée d'identités régionales, vue de sa base, fut créée.