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Culture matérielle de l'Antiquité gallo-romaine
La période gallo-romaine livre un abondant mobilier archéologique, qui traduit des productions en nombre – et souvent en série – dans tous les domaines de la vie quotidienne, ainsi qu’un réseau d’échanges florissant et bien structuré.
Villes et habitats ruraux produisent quantité de vaisselle céramique fine, telle la sigillée, ou de la vaisselle commune, fabriquées dans des ateliers spécialisés répartis sur tout le territoire. Il peut s’agir de véritables « services de table » mais aussi de cruches, de bols, et de pots destinés au stockage ou au transport de denrées. On dispose également de vaisselle de verre, voire de bronze ou d’argent dans les familles aisées, ainsi que de très nombreux objets en métal, os, bois…
L’habillement nous est connu grâce à des découvertes en contexte humide (qui permet la conservation des tissus) mais surtout par les représentations sculptées (stèles funéraires, piliers, monuments…).
Les vêtements, en particulier les manteaux ou les toges, que portent aussi bien les hommes que les femmes, sont maintenus par des fibules. Ce sont des sortes de broches, parfois confectionnées en argent ou même en or, aux formes très variées et diversement décorées. Dès le IIe siècle de notre ère, avec la généralisation des vêtements cousus, les fibules ne conservent plus qu’une fonction ornementale.
Hommes, femmes et enfants portent des bijoux : bagues, bracelets, diadèmes, colliers, boucles d’oreille.
Les femmes possèdent parfois des clés bagues, servant à ouvrir de petits coffrets où sont conservés bijoux et effets personnels ou précieux.
Des matériaux de toute nature entrent dans la fabrication des bijoux : bois, os ou ivoire, pierre (pierres précieuses, jais), terre cuite, pâte de verre ou métal (fer, bronze, argent, or). Les bagues peuvent être serties d’intailles en pierres précieuses (cornaline, jaspe, agate, onyx) ou en verre, sur lesquelles sont finement gravés des personnages, des animaux, des objets, des scènes mythologiques, ou des inscriptions.
Le verre
Très anciennes, les techniques de production du verre trouvent leur origine en Mésopotamie, 3 000 à 2 000 ans avant notre ère.
Les Romains développent la technique du soufflage dès la fin du Ier siècle avant notre ère. Le procédé du verre soufflé permet de produire de grandes quantités de récipients, verres et vases, qui remportent très vite un vif succès dans tout l’Empire. D’habiles artisans verriers s’installent sans tarder en Gaule romaine. On trouve des témoins de cette activité dans toutes les villes importantes. Bouteilles de toutes sortes, pots, vases, coupes, verres, gobelets et flacons offrent des décors, des couleurs et des formes très variés.
Durant tout l’Empire romain, le verre est fabriqué en Syrie et en Égypte, où l’on trouve les meilleures matières premières entrant dans sa composition. Il est ensuite acheminé par bateau dans les différentes provinces. Au large de Toulon, près de la côte varoise, a été découverte une épave dont la cargaison ne comportait pas moins de 15 tonnes de lingots de verre destinés aux ateliers de la Gaule romaine.
Les premières vitres apparaissent au Ier siècle de notre ère. Les archéologues en retrouvent des fragments dans les riches demeures, et dans certains bâtiments publics ou villae rurales.
Le mobilier domestique
En bois ou en vannerie, il est composé de tables, lits, coffres et armoires. Ces matériaux ne sont que rarement préservés par le temps, contrairement aux pièces métalliques comme les charnières et les serrures ou à certains éléments décoratifs en bronze, en os, en ivoire ou en verre. Une partie du mobilier est parfois réalisée en maçonnerie (banquettes, lits de salle à manger ou étagères).
Il existe divers types de sièges : tabourets, bancs, chaises et fauteuils. Leur confort peut être amélioré par des coussins. Les tables, rondes et basses ou hautes et rectangulaires, sont habituellement en bois, décorées de marqueterie pour les plus riches. Mais on en trouve aussi en fer, en bronze, ou en marbre.
Les lits sur lesquels on s’allonge pour prendre les repas sont souvent de véritables objets d’apparat. Ils sont alors ornés d’éléments en bronze, plus rarement en os ou en ivoire, et recouverts de matelas et de coussins.
Pour le rangement, on emploie surtout des coffres de différentes tailles, généralement décorés. Dans certaines maisons, les biens précieux ou les archives de famille sont placés dans une armoire. Coffres et armoires sont fermés par des serrures aux mécanismes parfois complexes.
Parure et toilette
Les Gallo-Romains utilisent des objets de toilette identiques à ceux d’aujourd’hui, comme les miroirs ou les pinces à épiler. De petits nécessaires de toilette en bronze comprennent pince à épiler, spatule et cure-dents ou cure-oreilles.
Le peigne est un accessoire quotidien, utilisé par tous. Il est en général à double rangée, dont l’une comporte des dents fines et serrées.
Le dentifrice, appliqué avec les doigts, est parfois utilisé, comme le laissent à penser certaines recettes retrouvées dans des textes antiques.
Les hommes portent le plus souvent la moustache et la barbe, comme le montre la majorité des représentations, surtout dans le nord de la Gaule. La barbe est taillée avec de petites forces en fer équivalant à nos ciseaux. On a également découvert quelques rasoirs en métal.