Archéologie et sciences de la nature à la loupe: symbiose ou asymétrie ?

La journée thématique d’Archaeologia Mediaevalis 48 est consacrée à l'interaction entre l'archéologie et les sciences de la nature. Ce qui a commencé par des analyses d'os humains et d’artefacts tel que des restes d'animaux et de plantes, s'est transformé en une recherche multimodale à part entière, dans des contextes archéologiques souvent complexes. Les analyses et les interprétations archéologiques classiques s'avèrent insuffisantes pour brosser un tableau complet et nuancé des sociétés passées. La synergie entre l'archéologie et les sciences naturelles permet aux archéologues d’aller plus loin sur des questions complexes liées au comportement de l’Homme et à son interaction de l’homme avec l’environnement.

L'intégration des résultats des sciences naturelles offre une valeur ajoutée indéniable. Les interprétations archéologiques sont considérablement enrichies lorsqu'elles sont combinées aux analyses des sciences naturelles. Celles-ci peuvent à leur tour influencer, voire réviser, les interprétations archéologiques. En ayant recours à des protocoles d’analyses des sciences paléoenvironnementales, des informations insoupçonnées sont mis en évidence, offrant d’autres interprétations. En outre, la cumulation des données fournies aux sciences naturelles par l’archéologie préventive contribue progressivement à une meilleure compréhension de nos régions, entre autres sur le plan social ou économique. À leur tour, ces connaissances stimulent la recherche continue, voire la création de nouvelles approches archéologiques.

Mais cette symbiose existe-t-elle réellement ? Les archéologues ont-ils conscience que cette collaboration est non seulement enrichissante mais aussi essentielle ? Les acteurs des sciences naturelles ont-ils à leur tour conscience de l’importance de la compréhension du contexte archéologique et du rôle fondamental de la méthodologie archéologique ? Les données archéologiques ne sont-elles pas, trop souvent, réduites à un fonds dans lequel les spécialistes des sciences de la nature peuvent puiser pour leurs propres besoins, sans contribuer réciproquement à la discipline archéologique ? Les deux domaines entretiennent-ils une relation de façade artificielle ou dans quelle mesure existe-t-il une véritable collaboration et une réelle intégration ? Qui doit financer ces recherches ? Les coupes budgétaires dans le secteur archéologique ne risquent-elles pas de porter atteinte à ce volet de la recherche, nécessaire à la compréhension intégrée d’un site archéologique ?

Pour cette journée thématique, Archaeologia Mediaevalis a invité plusieurs archéologues et spécialistes des sciences de la nature qui, sur la base de leurs expériences récentes, présenteront des rapports et des points de vue sur le rôle et l'importance des différentes disciplines des sciences naturelles dans le cadre d'une archéologie coordonnée, en examinant en profondeur la relation entre les deux domaines.

Comme d’habitude, la deuxième journée du colloque sera l'occasion de présenter les résultats des recherches archéologiques les plus récentes. Nous vous invitons à remplir le formulaire en temps utile !